Bien le bonjour !
Pour une fois que j’ai un bon timing, ayant vu ce film aujourd'hui même, je vais pouvoir participer au ciné-club (je reconnais que je ne suis pas du tout assidue

…).
Across the universe… une comédie musicale. Bon. S’il le faut. Ce n’est certainement pas le genre dont je raffole, même si je crois qu’à force d’en regarder, j’ai fini par apprécier ce type de film (j’ai bien dit je crois : on est jamais sûr de rien, surtout quand cela inclut des types qui chantent des textes à faire mourir un
Turritopsis dohrnii qui, pour info, a une immortalité biologique). Mais avec Across the universe, je n’ai pas eu l’impression de regarder
une comédie musicale mais
un film tout simplement. Pour une fois, le genre m’est complètement passé au-dessus de la tête. C’est franchement bon signe – pour le genre ET pour le film en question.
Il y a plusieurs raisons à cela.
D’une part, je suis totalement familiarisée avec les années 60-70, les hippies notamment (entre autres, j’avais déjà vu
Hair, une autre comédie musicale sur ce mouvement de contre-culture) et les Beatles (j’en écoute tous les jours). De plus, depuis quelques temps, je ne fais que visionner des films qui tournent autour de la musique (dont un biopic sur
John Lennon) et écouter des albums psychédéliques (dont
Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band). C’est un peu comme si, sans même le savoir, je m’étais préparée intensivement pour pouvoir regarder cette comédie musicale. Une sorte de sas qui, par pallier de décompression, m’a adapté à ce genre. Bon, je n’en suis pas à ce point-là mais si vous avez une phobie des comédies musicales, adoptez donc cette technique, elle pourrait faire des miracles. En tout cas, j’imagine que le fait d’adorer la période hippie et les Fab Four m’a bien aidé à rentrer dans l’ambiance.
D’autre part, les chansons (reprises) des Beatles collent parfaitement avec les scènes. Les titres s’enchaînent et s’entremêlent avec l’histoire, leur utilisation restant toujours cohérente. C’est vraiment un atout, une force, qui rend le récit captivant (là où le scénario reste plutôt simpliste). Il n’y a pas une seule chanson en trop : elles vont ensemble et ne dénaturent pas non plus les originales. Puis, les chorégraphies… mais elles sont géniales ! Et c’est moi qui dis ça ! Ça m’a tellement semblé naturel. On ne tombe jamais dans le ridicule ou le théâtral. Il y a un réel souci de vraisemblance (notamment quand on alterne dialogue/chanson).
En outre, la réalisation colorée, avec sa touche exubérante et psychédélique, nous déferle toute l’effervescence de l’époque, de la jeunesse, du militantisme, de cette envie de changer le monde, de la musique pop et rock, de la guerre vietnamienne, des dérives, des déceptions, des folies. C’est truffé de références (rien que le nom des personnages), c’est rythmé, c’est entraînant. Les acteurs interprètent leur rôle avec fougue. Ce n’est pas du génie, ni même un chef d’œuvre, mais cette fresque des sixties, touchante et délurée, entraîne chaleur et légèreté.
On pourrait clairement pointer du doigt le côté gnangnan mais je trouve que ça va tellement dans l’esprit du film que pour moi, ce n’est pas un défaut, même si c’est vrai que la psychologie des personnages peut se montrer maladroite et fleur bleue. C’est naïf. C’est clairement naïf.
Mais c’est un vrai bonheur. Across the universe arrive magnifiquement bien à récréer l’esprit de cette période intense, tout en suscitant exaltation et ravissement. J'ai adoré.
J'ai été envoûté.
Vive les fraises.