Bonjour, cette fois-ci, j'ai voulu faire un effort pour le genre
film d'auteur et je m'y suis donc pris tôt pour voir le film (Je crois même que je n'ai jamais participé au ciné club. Shame on me

).
Bon, beh, moi aussi, je suis sous le charme d'Alabama Monroe et globalement d'accord avec Pwachevski et Eparm12. Je vais essayer de ne pas trop répéter ce qui a été dit, ce qui n'est pas une mince affaire, comme je pense à peu près pareil.
Tout d'abord, j'ai ressenti une véritable authenticité, dégagée par les personnages, l'esprit et l'ambiance du film. Je me suis sentie plusieurs fois bouleversée purement et simplement par cette histoire attachante. Passant habilement entre bonne humeur, rire, et scènes graves, le film ne m'a jamais laissé indifférente.
L'aspect musicale renforce l'intensité du film, oscillant entre mélancolie et joie de vivre, et à chaque note chantée, j'étais toujours un peu plus envoûtée et conquise. La bande son apporte un vrai plus et j'irai même jusqu'à dire une âme au film.
La narration déstructuré, quant à elle, contribue à donner de la fluidité et du dynamisme au récit : on bascule entre le présent et le passé, d'une scène de leur amour, à celle de leur drame, revenant à leur rencontre, jusqu'à leur fin. On sent tristement le déclin, mais comme c'est non linéaire, on peut avoir des scènes de pures joies, et à côté, d'autres qui nous plongent dans l'inquiétude. L'atmosphère mélodramatique n'est donc pas du tout lourde, ni même maladroite, mais profondément vivante. Le ton est ainsi juste et variée.
Il m'a donc été facile de me laisser bercer par cette histoire, qui ne sort pas vraiment de l'ordinaire : celle d'un couple passionné, qui par un drame familial, va tenter de survivre. Mais par ses petits détails : la musique bluegrass country et son banjo, la mise en scène, les tatouages d'Elise et leur signification particulière, et enfin la prestation des acteurs, permettent d'explorer une palette d'émotion et m'a pour le coup passionné.
L'interprétation de Veerle Baetens et de Johan Heldenbergh y sont évidemment pour beaucoup. Quand ils pleurent, je pleure avec eux, quand ils crient leur souffrance, je frissonne avec eux, quand ils vivent des instants de bonheur, je souris avec eux, parce que c'est délicat et juste. Ils m'ont donné envie d'y croire jusqu'au bout, à leur histoire, à leur chant d'amour. Même la toute jeune Nell Cattrysse offre un jeu étonnant.
Pour finir, la réalisation me semble plutôt inspirée, sans être extravagante, il y a quelques brins d'originalité ici et là, et la lumière est assez jolie.
Mais, je ne suis pas
totalement transcendée par le film. Qu'on ne se détrompe pas : Oui, j'ai ressenti un tas d'émotion. Oui, j'ai beaucoup aimé le film, et ce, pendant toute sa durée. Mais là où je suis moins certaine, c'est quant à cette impression que le film n'a fait qu'effleurer son sujet. Ou plutôt, j'ai l'impression d'avoir vécu un moment fort, d'avoir été enivrée et saisie par
l'instant présent, mais qu'il m'a aussitôt échappé des mains une fois fini. Je ne me sens pas non plus ravagée par leur histoire après coup mais plutôt enveloppée d'un certain flou. Peut être qu'au contraire, le film a justement rempli son contrat : j'ai vécu le rêve du film, et une fois fini, à l'image de cette fin, on fait place à une désillusion, un rêve inexistant, d'où cette impression que le film s'évade petit à petit. Je ne sais pas trop et je ne voudrais pas rentrer dans des hypothèses douteuses, mais il y a
un truc que j'arrive pas à définir et qui me laisse cette impression étrange.
Ou je me complique la vie pour rien.
Bref, ça ne veut pas pour autant dire que je n'ai pas aimé. Au contraire, j'ai même adoré. Cette simplicité, cette authenticité, et ce mélange de vie, d'humour, de musique et de drame, m'ont fait passé un très bon moment et je prendrais sûrement plaisir à revisionner Alabama Monroe.