Le forum de Cinenode

Tout le Ciné-Club vous souhaite d'excellentes fêtes de Pâques, et afin de vous faire saliver davantage nous avons le plaisir de vous proposer un film spécial pour l'occasion avec un duo de choc (Juliette Binoche/ Johnny Depp) et un univers des plus gourmands et poétiques :

Le Chocolat, de Lasse Hallström (2000)

Synopsis :

Durant l'hiver 1959, Vianne Rocher s'installe avec Anouk, sa petite fille, à Lansquenet, une petite bourgade française. En quelques jours, elle ouvre une confiserie à proximité de l'église. C'est une chocolatière hors pair : elle devine la gourmandise cachée de chacun et adapte ses recettes raffinées pour combler ses clients. De nombreux villageois s'abandonnent rapidement à ses irrésistibles friandises et succombent à ses délices sucrés.
Mais la bourgeoisie huppée de la ville ainsi que le Comte de Reynaud sont outrés de voir les habitants envoûtés par les chocolats de Vianne. Craignant que ses friandises n'amènent les gens au péché et à l'oisiveté, le Comte s'oppose vivement au commerce de Vianne et, afin de causer sa faillite, interdit à quiconque de s'y rendre. La venue d'un autre étranger, le beau Roux, va bouleverser la donne. Il aide Vianne à tenir tête à ses détracteurs.

Ce film est une adaptation du roman de Joanne Harris : Chocolat, qui comporte une suite Des Madeleines pour M.le curé : http://booknode.com/chocolat_054064

Techniquement parlant, j'ai trouvé ce film agréable. Déjà, on peut pas le louper, le casting est très sympathique. Juliette Binoche, Johnny Depp, Judi Dench : j'ai pas besoin de vous expliquez que ce sont de bon acteurs, et ils ne m'ont pas du tout déçu. En plus de bien jouer, je trouve qu'ils collent à merveille à leurs personnages. Mais en plus de ça, j'ai apprécié les décors, les paysages, les costumes même (notamment les robes de Juliette Binoche qui sont vraiment très soignées). La BO est également agréable. Elle a le mérite d'être un peu originale, de pas nous ressortir des musiques entendus 1000 fois ailleurs. S'il faudrait trouver un défaut de ce point de vu, je dirais que je suis pas fan du "filtre flouté façon les feux de l'amour". J'ai aussi trouvé Juliette Binoche trop maquillée, mais là je chipote vraiment.

Le scénario, par contre... Sans être mauvaise, c'est pas non plus la comédie romantique la plus mémorable qu'il existe. Elle reprend un schéma tout de même assez classique, et exploite pour moi trop de facilité, voire de clichés. Si on passe outre certaines références sexuelles, ce film à tout du film pour enfant ! Même humour, même construction, même exagération. J'ai aussi regretté le grand nombre de longueur, notamment la mise en place de l'intrigue, aboutissant à l'arrivé du personnage de Roux, m'a semblé tout bonnement interminable. Les personnages sont sans plus, ils manquent de personnalité à mon gout.

Je tiens quand même à signaler que le thème du chocolat est bien exploité, tout le film tourne vraiment autour de ça, ce qui est très original. Et puis fait dire ce qui est : pour un film de pâques, on aurait difficilement pu trouver mieux !
Par contre, j'avoue avoir été déranger par le coté "religieux" du film. Le fait que sous prétexte qu'on est pendant le carême il ne faut surtout pas manger 2 grammes de chocolat, j'ai un peu du mal à y croire. Je connais juste personne qui fait ça... Même si on situe l'intrigue en 1959, j'arrive pas à m'y projeter. Et donc j'ai trouvé que le film se basait sur un postulat un peu improbable.
Autre élément que j'ai pas compris : pourquoi avoir situé l'intrigue en France ?! Outre le fait que ça créer volontairement des incohérences (tous les personnages qui parlent anglais, certain écriteaux sont en anglais et non en français, etc...) je vois juste rien dans le scénario qui le justifie. Pire que ça, je trouve que l'ambiance du film ne fait pas du tout village français, pas même dans sa version cliché 'la France vu par les américains'. ça n'arrange rien au coté improbable du film.

En bref : ça casse pas trois pattes à un canard, mais c'est un divertissement léger, qui se laisse regarder sans déplaisir. Je peux pas dire que j'ai adoré, mais j'ai envie de dire pourquoi pas.

Liste bronze